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LE CONTEUR BRETON

qui puisse exécuter ce que je dis, et, il le fera, ou jamais je ne me marierai avec vous. Maintenant, et une fois pour toutes, faites ce que vous voudrez.

— On le fera, dit le roi, qui fit dire à Jean de venir le trouver. — Il y a encore quelque chose de nouveau, dit-il, et il paraît que je n’aurai ni trêve, ni repos tant que je ne serai pas mort ; allons voir, puisqu’il le faut. — Et Jean d’aller trouver le roi, qui lui dit : — Ici, garçon, il y a encore de la besogne ; jusqu’à ce jour, tu as fait un grand nombre de prouesses, et celle-ci ne sera pas la moindre ; mais je crois que ce sera la dernière. Voici de quoi il s’agit : Tu as apporté ici le château de la fille du roi Fortunatus, n’est-il pas vrai ? — Oui assurément, dit Jean. — Tu as sans doute remarqué que les portes et les fenêtres étaient soigneusement fermées, et pour les ouvrir maintenant, il n’y a pas de clefs. La princesse les avait quand tu l’as conduite ici, et en chemin elle les a jetées à la mer. Maintenant elle dit qu’il faudra les trouver, quoique personne ne sache où elles sont. — Et comment, sire, pourrai-je ? — Peu m’importe comment tu les trouveras ; il faudra les trouver, ou prends garde à ta peau. — C’est bien, dit Jean, j’irai puisqu’il le faut. — Et, se grattant le côté de la tête, il partit pour aller rejoindre son petit cheval, — Etant arrivé dans le bois où il était, Jean lui dit : — Eh bien, mon cher cheval, je voudrais être mort quand je songe à ce que je dois faire. Le roi vient de me dire qu’il me faut retrouver les clefs d’or de la princesse qui sont perdues dans