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LE CONTEUR BRETON

aussi bonne et un peu meilleure. Cependant, et quand même elle ne le voudrait pas, nous nous marierons, on nous verrons, car par ma foi, je ne suis pas allé si loin pour rester maintenant en plan, au milieu du chemin ; il ne sera pas dit, après moi, qu’une fille altière et orgueilleuse l’a emporté sur le roi de Bretagne.

Le roi, comme vous le pensez bien, disait cela entre ses dents, car il n’était pas assez sot pour se plaindre, à haute voix, au sujet de cette belle pièce (demoiselle) ; il s’en fût repenti. — Et comment, lui dit il alors à voix haute, comment trouvera-t-on ces clefs, si elles sont au fond de la mer, là où personne ne peut le dire, si ce n’est Dieu et es poissons ! Il vaudrait mieux, je crois, faire faire des clefs neuves, des clefs comme les autres et aussi bonnes qu’elles, puisque vous pourrez avec elles ouvrir et fermer les portes de votre château. — Je n’ai que faire d’autres clefs, ce sont les miennes qu’il me faut, et je les aurai, ou nous verrons. Si vous ne voulez pas, vous n’avez qu’à le dire et à me laisser retourner chez mon père. — Bah ! bah ! dit le roi, je vous donnerais vos clefs, si je le pouvais ; mais malheureusement je ne pense pas que je le puisse, car il n’est personne dans mon royaume qui soit capable, de les trouver et de me les apporter du fond de la mer. — N’avez-vous pas là Jean, dit-elle alors, il saura bien les trouver très-certainement, puisqu’il m’a amenée ici et mon château aussi. Il il n’y a que lui