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LE CONTEUR BRETON

verrons si nous pouvons faire pour le roi ce qu’il a demandé.

Le lendemain ceux-ci partirent, et étant arrivés auprès de la ville du roi Fortunatus, le cheval dit à Jean de chercher son crin, et d’appeler le roi des bêtes Jean fit ce que lui avait dit le cheval et voilà les bêtes arrivant avec leur roi. — Nous voici, Jean, qu’y a-t-il à faire ? — Une besogne peu agréable, car les quatre énormes lions qui supportent le château de la princesse doivent être tués ; si vous êtes (plus forts) qu’eux, dit Jean. — Si nous sommes (plus forts) qu’eux, dit le roi des bêtes ; vous verrez tout-à-l’heure, l’affaire sera bientôt faite.

Voilà alors que s’engage immédiatement, entre ces superbes champions, une guerre et une destruction acharnée ; ils se prenaient aux crins et à la chair, c’était un plaisir ! et de plus ils faisaient un bruit qui faisait trembler la contrée d’alentour. Voilà tué un des lions du château ; la lutte devient encore plus terrible. Deux autres lions sont blessés, ils tombent et meurent ; il n’en reste plus qu’un. Son affaire fut bientôt faite, car il ne put résister longtemps.

Quand ces quatre lions furent tués, on tira sur le château au moyen des quatre chaînes d’or, et on le traîna vers la mer. Il se tint sur l’eau, tranquille comme l’eût fait un navire ; si bien qu’il fut alors attaché, avec les quatre chaînes d’or, à l’arrière du navire de Jean qui le remorqua aussi