plus mal que les autres chrétiens des dénominations en général. Il a été demandé à plusieurs reprises si nous ne recevrions pas un pieux pasteur restant dans l’église anglicane, où tous, sans distinction, sont reçus à la communion. Je réponds sans hésiter que oui. Nous recevrions, comme toujours, un frère dans le Seigneur, qui est dans l’église établie, ou parmi les dissidents, sans exiger auparavant de lui qu’il se séparât du corps dont il est membre ; mais quel rapport cela a-t-il avec le cas dont il s’agit ? La réception par un ministre de personnes inconverties à la table de l’église établie, nous accrédite-t-elle ces personnes comme chrétiennes ? Nullement, mais est-ce le cas avec Béthesda ? On professe de n’y recevoir que des chrétiens, et jusqu’ici quelqu’un venant de là a été parfaitement reçu comme étant un chrétien. Si donc Béthesda a admis ceux qui ne sont pas sains en la foi, il résulte que toute confiance est détruite, et nous ne saurions jamais, en recevant des personnes venant de là, si nous ne recevons pas, sous l’apparence d’un cher frère ou d’une chère sœur, un ennemi de la foi, un corrupteur des âmes. C’est là la position dans laquelle Béthesda s’est placée, position tout à fait différente de celle de l’église établie, ou de tout corps dissident évangélique. Si je connaissais une congrégation dissidente qui, en principe et pour garder une position neutre, reçût à la communion les sociniens aussi bien que les croyants orthodoxes, je ne recevrais pas plus les personnes de cette congrégation que celles de Béthesda. Je n’aurais point de confiance dans sa confession de foi, quel que pure qu’elle fût, jusqu’à ce qu’elle eût renoncé à son association avec ceux qui renient le Seigneur qui les a achetés. Et je regarde les doctrines de M. Newton comme une hérésie plus dangereuse que le socinianisme lui-même, parce qu’elle est plus insidieuse et plus artificieusement déguisée.
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