cure ? Il y a longtemps de cela et sans doute vous ne vous en souvenez plus.
— Si fait, je me la rappelle très-bien.
— Vous souvenez-vous de ce que je vous disais alors ?
— Qu’était-ce donc ? dit Adela.
Il est évident qu’il est du devoir d’une jeune personne, en de certaines occasions, d’user d’un peu d’hypocrisie.
— Un ministre de campagne est de tous les hommes celui au bonheur duquel le mariage est le plus nécessaire.
— Je le crois… c’est-à-dire dans le cas où il n’a pas de femmes dans sa famille qui puissent vivre avec lui.
— Je ne vois pas que cela fasse la moindre différence.
— Oh ! si, cela fait évidemment une différence. Il me semble qu’un homme qui n’a personne pour surveiller sa maison doit être bien malheureux.
— Est-ce là votre idée du mérite d’une femme ? Je vous croyais un idéal plus élevé, Adela. D’après cela, si un homme a un bon dîner et qu’on lui raccommode bien son linge, vous pensez qu’il doit se tenir pour content ?
Pauvre Adela ! il faut avouer qu’elle ne méritait pas cela.
— Non, je ne trouve pas que cela doive lui suffire.
— On le croirait vraiment, d’après ce que vous venez de dire.