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est. Rien de ce que je fais ne la satisfait et, cependant, pour elle j’ai tout sacrifié, — tout.

— Un sacrifice qui serait agréable ne serait pas un sacrifice. Le sacrifice consiste précisément à faire ce qui est pénible.

— Je suppose que vous avez raison. Je me dis cela bien souvent. C’est ma seule consolation.

— Mais, pourtant, je ne vois pas pourquoi on vous rendrait le séjour du presbytère désagréable ; il n’y a pas de raison pour cela. Du moins, je n’en vois pas.

Elle parlait par saccades et avec de petits efforts spasmodiques que son compagnon ne remarqua pas. À vrai dire, celui-ci lui semblait plus occupé de Dumpling que de la conversation. C’était, certes, bien malgré elle qu’elle se trouvait ainsi parler des ennuis domestiques d’Arthur Wilkinson ; mais, puisque la conversation avais pris cette direction, elle se voyait obligée à quelque peu d’hypocrisie. C’était là un sujet sur lequel elle ne pouvait pas parler ouvertement.

On arriva bientôt à une nouvelle montée et Arthur descendit encore de voiture. Adela se dit que la conversation en resterait là. C’était par hasard, pensa-t-elle, qu’ils avaient parlé de ces choses, et probablement il n’en serait plus question. Mais soit à dessein, soit par hasard et faute d’autre sujet de conversation, Arthur revint à la charge et d’une façon qui surprit infiniment mademoiselle Gauntlet.

— Vous rappelez-vous la visite que je vous fis à West-Putford peu de temps après ma nomination à la