Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vaient et ne voulut pas souffrir qu’elles retournassent à Littlebath pour la recevoir.

Dès que la mort de M. Gauntlet avait été connue à Hurst-Staple, — et il ne fallut que bien peu de temps pour cela, — madame Wilkinson était allée chercher Adela pour l’emmener chez elle. Le lecteur sait les raisons qui devaient empêcher celle-ci de choisir la maison des Wilkinson, même comme résidence temporaire. Mais il fallait quitter le presbytère ; elle ne pouvait y rester seule ; de sorte qu’après quelques jours d’hésitation, qui avaient fort tracassé madame Wilkinson, elle avait cédé et s’était laissé emmener à Hurst-Staple.

— C’est bien ennuyeux, ma chère, lui dit madame Wilkinson, et je suis sûre que vous allez trouver cela très-malhonnête ; Arthur est parti pour Oxford hier. C’est vraiment très-malhonnête de sa part. Il n’avait pas besoin de partir tout juste comme vous arrivez.

Adela sut bon gré à son voisin de son absence et se dit au fond du cœur qu’en cela il avait été bon pour elle.

— Mais il faut absolument qu’il soit revenu samedi, poursuivit la veuve, car il n’a pas pu se faire remplacer. Même, il faudra qu’il officie aussi à West-Putford, vous savez.

Le lendemain, George Bertram arriva au presbytère.

Sa première soirée ne se passa pas d’une manière très-brillante. Madame Wilkinson n’avait jamais été une femme brillante. Elle possédait de certaines qualités maternelles qu’elle avait employées en faveur de