Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/430

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapports actuels de son-fils avec lady Harcourt ; mais il savait qu’ils s’étaient aimés pendant des années et qu’ils avaient dû être mari et femme ; il savait que Caroline avait quille son mari, et que Harcourt et George avaient jadis été intimes : quelle belle occasion pour lui de faire de la conciliation ! Il n’éprouvait pas le moindre scrupule à sacrifier cette « chère Caroline, » qu’il avait tant aimée quand elle devait être sa bru.

— George, dit-il, si tu sais, où est lady Harcourt, tu ferais mieux de le dire à sir Henry. Un homme qui a des principes ne soutiendra jamais une femme dans sa désobéissance à l’égard de son mari.

— Mon père, dit George, lady Harcourt n’est pas sous ma garde. Elle est juge de ses actions dans cette affaire.

— Vous trouvez ? dit sir Henry. Il lui faudra apprendre qu’il n’en est rien, et cela avant peu. Me direz-vous où elle est ?

— Je ne vous dirai rien à son sujet, sir Henry.

— Tu as tort, George, tu as tort, dit sir Lionel. Si tu sais où se trouve lady Harcourt, tu es tenu de le dire à son mari. Franchement, c’est mon avis.

— Je ne suis tenu à rien de ce côté-là, mon père, et je ne lui dirai rien. Je ne veux pas lui parler de sa femme. C’est son affaire à lui, à elle, à cent autres personnes encore, peut-être, — mais ce n’est pas la mienne. Cela ne me regarde pas.

— Alors vous persistez à la cacher ? dit sir Henry.