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sa promesse, à Hurst-Staple. Il ne vit personne en passant à Londres. C’était la morte saison, et son ami, sir Henry, se délassait, en chassant le grouse pendant quelques jours, des fatigues de sa brillante campagne parlementaire. Mais il aurait été à Londres, que Bertram ne l’aurait pas vu : il ne voulait voir personne. Il ne fit aucune question au sujet de Caroline ou de son oncle. Il ne fit pas même une visite à son véritable ami, M. Pritchett. S’il eût été le voir, il aurait appris que mademoiselle Baker et sa nièce étaient à Hadley. Il aurait appris encore d’autres nouvelles qui ne devaient pas tarder à lui parvenir par une autre voie.

Quand il arriva au presbytère de Hurst-Staple, Arthur Wilkinson ne s’y trouvait pas, bien que Bertram eût annoncé son arrivée depuis la veille. Il était à Oxford ; mais il avait recommandé qu’on le prévînt aussitôt l’arrivée de Bertram. Madame Wilkinson et ses filles étaient là pour recevoir Bertram, et celui-ci n’aurait trouvé rien de nouveau à remarquer dans ce paisible intérieur, s’il n’y eût rencontré une visiteuse inattendue. Adela Gauntlet était installée à Hurst-Staple, et elle était en grand deuil.

En quelques mots, la chose lui fut expliquée. Le vieux père d’Adela, M. Gauntlet, avait été trouvé sans vie, un matin, dans son cabinet. Le vieillard était mort chargé d’ans, et il n’y avait eu de terrible dans cette catastrophe que sa soudaineté. Mais la mort soudaine est toujours terrible. La veille, il s’était entretenu avec sa fille de sa façon ordinaire, si paisible et si doucement gaie, et le matin, en s’éveillant, elle avait appris qu’il