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perdit son expression joyeuse. On ne laisse pas vingt-cinq mille francs comme exécuteur testamentaire à celui qui doit être le légataire universel.

2o  M. Bertram léguait sept mille cinq cents francs de rente viagère à son bon, ancien et fidèle serviteur, Samuel Pritchett. M. Pritchett porta son mouchoir à ses yeux et fondit en larmes. Mais il aurait préféré un capital de soixante ou quatre-vingt mille francs, car, lui aussi, il avait l’ambition d’avoir un jour des legs à faire.

3o  Il léguait douze mille cinq cents francs de rente viagère à Mary Baker (domiciliée jadis à Littlebath, et aujourd’hui à Hadley), ainsi que la jouissance de la maison de Hadley, s’il lui plaisait de l’occuper. Dans le cas où elle ne voudrait pas l’habiter, la maison devait être vendue au profit de la succession.

Sir Lionel, en écoutant cette clause, se livra à un rapide calcul mental, à l’effet de découvrir s’il serait avantageux pour lui, dans l’état présent des affaires, d’épouser mademoiselle Baker, et il arriva à la conclusion que la chose ne lui serait point avantageuse.

4o  M. Bertram léguait à ses exécuteurs testamentaires sus-nommés une somme de cent mille francs pour être par eux placée en consolidés trois pour cent, et pour en servir la rente à sa petite-fille. Caroline Harcourt. Il ajoutait qu’il agissait ainsi (bien qu’il fût d’avis que sa petite-fille avait déjà reçu de lui une fortune suffisante) parce que, grâce à certaines circonstances fâcheuses, il pouvait se faire qu’elle eût besoin d’un revenu qui lui serait payé pour son usage personnel et exclusif.