porte de la salle à manger et suivirent le corridor jusqu’au vestibule. Alors la porte s’ouvrit, et un homme sombre, bien nourri, le nez rouge et le visage enluminé, vint leur dire d’une voix lente et contenue que l’on était prêt.
— Oh ! monsieur George, dit Pritchett en soupirant, dire que nous en sommes là ! Mais monsieur était très-bon et tout lui réussissait, — tout lui réussissait.
Il n’y eut pas dix personnes à l’église ou dans le cimetière pendant toute la durée de la cérémonie. Il semblait étrange que le possesseur de tant de millions pût mourir, et que le monde s’en débarrassât avec si peu de bruit.
Mais ce fut à la Bourse que se firent ses vraies funérailles et qu’on prononça sa véritable oraison funèbre. Là se trouvaient les cœurs qui l’avaient réellement connu, et les oreilles auxquelles son nom avait retenti avec honneur. Là du moins il avait toujours paru juste et loyal. Il n’avait jamais nui à personne, en dehors des intérêts légitimes de son commerce ; il avait été honnête, selon les usages de la Cité, et sa probité avait toujours respecté les limites de la loi. Donc, à la Bourse on lui rendit largement les honneurs funèbres qui lui étaient dus.
On avait décidé, puisque le train arrivait à une heure quarante-cinq, que la lecture du testament se ferait à deux heures. En conséquence, la cérémonie terminée, George et M. Pritchett durent attendre pendant près d’une heure en tête-à-tête dans la salle à manger. Le médecin, qui n’espérait rien du testa-