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madame Wilkinson était restée perchée sur ses grands chevaux au sujet du presbytère ; mais maintenant elles parlaient volontiers, et avec plaisir et intérêt, de l’arrivée de leur nouvelle sœur. « Je sais qu’Adela aimera mieux cela ainsi, Arthur, » ou bien, « Je crois qu’Adela préférera ceci. » et « quand nous serons parties, Adela fera telle ou telle chose, » disaient-elles à tout moment.

Arthur acceptait tout avec un doux et fraternel sourire, et remerciait Dieu du fond du cœur de ce bienheureux voyage que sa mère avait fait au château de Bowes.

— Adela, dit-il à sa future un jour qu’ils se promenaient ensemble au bord de la rivière, Adela, si j’avais eu votre courage, il y a longtemps que tout ceci serait déjà fait.

— Je n’en sais rien, répondit-elle ; mais je suis sûre d’une chose : c’est que tout est pour le mieux. Maintenant nous pouvons bien nous dire que nous savons ce que nous voulons. Il est bon peut-être de mettre l’amour à l’épreuve avant de s’y confier.

— J’aurais dû mettre confiance dans le vôtre dès votre premier mot, dès votre premier regard.

— Et moi, j’aurais fait de même et nous, aurions peut-être eu tort. Arthur, tout n’est-il pas bien comme il est ?

Alors il lui concéda de grand cœur que tout était très-bien — que tout était pour le mieux. Que pouvait-il lui arriver de meilleur en effet ? Il se rappela ses chagrins passés, ses douleurs et ses désappointements