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pas ? Il venait d’entrer dans les ordres. Vous lui avez donné la cure, c’est-à-dire pas donné tout à fait, — vous l’avez nommé vicaire, pour ainsi dire, et vous m’avez alloué, à moi, les revenus et…

— Je vous ai alloué le revenu de la cure ? s’écria lord Stapledean en levant les mains de façon à exprimer un étonnement sans bornes.

— Oui, mylord, vous avez parfaitement compris la position ; et comme je ne pouvais pas desservir la cure moi-même…

— Desservir la cure vous-même ? Comment, madame ! est-ce que vous n’êtes pas une femme ?

— Oui, mylord, sans doute, c’était là la raison. Vous avez donné la cure à Arthur, et vous m’en avez réservé le revenu. Ça, c’est une affaire arrangée ; il s’agit maintenant du presbytère.

— Cette femme est folle, dit lord Stapledean, en tenant toujours les yeux fixés sur le tapis, mais en parlant tout haut, — folle à lier. Je crois que vous ferez mieux de rentrer chez vous, madame, et le plus tôt possible.

— Mylord ; si vous vouliez vous donner la peine de me comprendre…

— Je ne comprends pas un seul mot de ce que vous me dites. Le revenu, le presbytère, vous et votre fils, tout cela ne me regarde pas.

— Oh ! que si, mylord.

— Je vous dis que non, madame, tout cela ne me regarde pas ; et, qui plus est, je ne veux pas m’en mêler.