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tablement établie à Littlebath, ainsi que son fils le lui avait proposé.

— Mylord ne sait rien de votre affaire de presbytère, beugla le domestique en entr’ouvrant la porte de façon à ne laisser passer que sa tête un peu au-dessus du niveau de la serrure.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria madame Wilkinson. Laissez-moi seulement entrer dans le vestibule et je vous expliquerai tout.

— Ces chevaux-là vont être fourbus, pour sûr, dit le postillon.

À force de prières, madame Wilkinson obtint d’entrer dans le vestibule, et l’on permit à sa chaise de poste de faire le four de la maison et d’aller l’attendre dans la cour des écuries. Enfin, après avoir envoyé encore cinq ou six messages à lord Stapledean, il lui fut dit qu’il consentait à la recevoir. Le combat avait été si rude, qu’elle se sentit tout heureuse de ce commencement de succès. Depuis une heure, ce n’était plus contre son fils qu’elle nourrissait des sentiments d’hostilité, c’était contre le maître d’hôtel du marquis. Maintenant qu’elle avait vaincu ce cerbère, elle se sentait persuadée que tout irait bien. Hélas ! elle découvrit bientôt qu’en dépassant Cerbère, elle avait seulement réussi à pénétrer dans une région des moins désirables.

On la fit entrer dans ce cabinet de travail où Arthur avait été reçu dans le temps, et elle s’assit sur la même chaise qu’avait occupée son fils. Lord Stapledean était encore plus maigre et plus voûté que lorsque Arthur