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de cœur. Maintenant il était digne d’elle, car il ne craignait plus la pauvreté. Ah ! oui, elle était bien récompensée !

Il lui avait donné tout un jour pour répondre, et elle lui en savait bon gré, car elle devait parler de cette offre à sa tante. Quant à la réponse à faire, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute pour Adela. Elle consulterait sa tante, sans contredit, mais elle avait pris sa résolution d’une façon inébranlable. Il n’y avait pas de tante, il n’y avait pas de madame Wilkinson au monde qui pourrait lui dérober son bonheur, maintenant qu’Arthur avait parlé ! Elle ne permettrait à personne de s’interposer entre son dévouement et celui qu’elle aimait.

Ce soir-là, après y avoir longtemps pensé, Adela parla à sa tante, ou plutôt elle lui donna à lire la lettre d’Arthur. La figure de mademoiselle Pénélope s’allongea prodigieusement pendant cette lecture, puis elle dit :

— Huit mille francs ! mais, mon enfant, il ne lui reste que quatre mille francs de rente ?

— Nous ne pourrons pas avoir voiture, ça, c’est certain, ma tante.

— Tu comptes donc accepter ?

— Oui, ma tante.

— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! que ferez-vous quand viendront les enfants ?

— Nous nous en tirerons du mieux que nous pourrons, ma tante.