Mary était sa sœur favorite, et il se hasarda à lui dire quelques mots :
— Maman t’a dit ce que j’ai fait, n’est-ce pas ?
— Oui, Arthur, répondit-elle gravement.
— Et qu’en penses-tu ?
— Ce que j’en pense ?
— Oui. Crois-tu qu’elle accepte ?
— Oh ! oui, elle acceptera, je n’en doute pas. (Ah ! les jeunes filles ! comme elles font volontiers bon marché de la dignité de leurs amies ! )
— Ce serait bien heureux pour moi, n’est-il pas vrai ?
— Oui ; mais la maison… dit Mary, d’un ton si maussade, qu’Arthur n’essaya plus de parler à personne de ses espérances.
Le lendemain il reçut la réponse d’Adela. Nous donnons ici les deux lettres. Celle d’Arthur avait été écrite avec difficulté et recommencée plus d’une fois ; celle d’Adela venait tout droit du cœur, et avait été écrite sans la moindre hésitation.
« Je suis sûr que vous serez étonnée de recevoir une lettre de moi, et plus étonnée encore quand vous l’aurez lue. Je sais que Mary vous a appris mon retour. Dieu merci ! je me porte parfaitement maintenant ; et mon petit voyage m’a fait grand plaisir. J’avais craint