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moi ? Moi ! s’écria le pasteur femelle en se levant subitement avec colère.

— Je crois que cela vaudrait mieux, ma mère.

— Et mes pauvres filles ?

— Nous aurions bien place ici pour une ou deux de mes sœurs, dit Arthur d’un ton de conciliation.

— Pour une ou deux ! Est-ce ainsi que tu traites tes sœurs ? Je ne parle pas de moi, car depuis longtemps je me suis aperçue que tu es las de ma présence ! Je sais que tu es jaloux de ce que lord Stapledean a jugé bon de me… de me… (elle ne savait trop comment dire la chose) de me placer ici, comme autrefois il y a placé ton pauvre père. J’ai vu venir tout ceci, Arthur, très-clairement ; mais j’ai mon devoir à remplir, et je le remplirai. Ce que j’ai entrepris de faire dans cette paroisse, je le ferai, et, si tu t’y opposes, j’en appellerai à lord Stapledean en personne.

— Je crois que vous avez mal compris lord Stapledean.

— Je ne l’ai pas mal compris du tout. Je sais très-bien quelle était sa pensée et j’apprécie parfaitement ses motifs. J’ai toujours essayé de répondre à sa confiance et je continuerai de le faire comme par le passé. Il me semble que j’ai toujours fait mon possible pour te rendre agréable le séjour de la maison.

— Oui, certainement.

— Et, pourtant, voilà que tu veux me mettre à la porte, — me chasser de ma propre maison.

— Je ne veux pas vous chasser, ma mère. S’il vous convient de rester encore un an…