Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/359

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

songé. Il savait parfaitement où trouver une chambre d’enfants et la chambre d’Adela ; la difficulté pour lui était de loger sa mère et ses sœurs. Le moment était venu enfin de faire connaître à sa mère la différence de leur manière de voir à cet égard.

— Je pense que mes enfants, si j’en ai…

— Les ministres de campagne ont toujours des tas d’enfants.

— Enfin, je pense que mes enfants pourront avoir la même chambre que nous avons eue jadis, mes sœurs et moi.

— Et Sophie ? et Mary ? qu’en fais-tu alors ? Il faudra sans doute les mettre à la porte, dit madame Wilkinson en rangeant un peu vivement ses papiers. Cela n’est pas possible, Arthur. Ce serait injuste à moi de le permettre. Si préoccupée que je puisse être de tes intérêts, il faut cependant que je consulte aussi un peu ceux de tes sœurs.

Comment s’y prendrait-il pour dire à sa mère que la maison était à lui ? Il était urgent d’en venir là le plus tôt possible. S’il cédait maintenant, il cédait pour toujours. Il avait décidé que sa mère et ses sœurs devaient aller vivre ailleurs ; mais, dans quels termes faire connaître cette résolution à sa mère ?

— Chère mère, je crois qu’il est temps que nous nous comprenions.

— Sans doute, dit madame Wilkinson en croisant ses bras sur la table, et en se raidissant pour repousser le premier assaut.

— Il est évident qu’en ma qualité de ministre, mon