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homme fort doux, qui s’était tenu pour satisfait du moment que madame Wilkinson lui abandonnait la chaire. Pour tout le reste, il n’avait pas demandé mieux que de lui laisser le pouvoir et de respecter ses édits.

— M. Gilliflower s’est parfaitement bien conduit, dit-elle à son fils peu de temps après son retour. Il a compris à merveille ma position ici. Je voudrais seulement que nous pussions le garder dans la paroisse ; mais je pense que c’est impossible.

— Je n’ai plus du tout besoin de lui, ma mère, répondit Arthur ; je suis fort comme un cheval à présent.

— Cependant j’aurais aimé à l’avoir ici, dit madame Wilkinson d’un ton qui semblait préluder au combat. Si Arthur avait pu être nommé à une bonne cure du voisinage, qu’il aurait paru doux à madame Wilkinson de veiller, avec le secours de M. Gilliflower, au salut des âmes de Hurst-Staple ! Elle en était presque à se demander pourquoi ses paroissiens ne l’appelleraient pas la révérende madame Wilkinson.

Mais la bataille n’était point encore livrée et tous ses beaux rêves devaient s’évanouir. Son fils était fort doux, mais il l’était moins que M. Gilliflower. Il se préparait à la lutte, et commençait à aiguiser ses flèches pour le combat.

— Adela est-elle à Littlebath ? demanda-t-il à une de ses sœurs trois ou quatre jours après son arrivée.

— Oui, répondit Mary. Elle est avec sa tante. J’ai reçu une lettre d’elle hier.

— Penses-tu qu’elle viendrait ici si on l’invitait ?

— Oui, certes, répondit Mary.