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sembla un peu dur d’entendre son oncle faire cette assertion alors qu’il ne pouvait plus la contredire. Il avait souvent essayé de faire comprendre à M. Bertram, surtout autrefois, qu’il ne subordonnerait jamais ses sentiments au coffre-fort d’aucun homme ; qu’il ne sacrifierait jamais ses aspirations pour obtenir la richesse ; bref, qu’il ne se vendrait pas pour de l’or. Mais il n’avait jamais dit, et il n’avait jamais entendu dire, qu’il était indifférent à la fortune. L’oncle, qui comprenait tant de choses, n’avait pas compris son neveu. Mais aujourd’hui, George ne pouvait plus lui rien expliquer. Il se contenta de sourire et de laisser passer l’assertion.

— Enfin ! ainsi soit-il, dit M. Bertram. Mais tu verras, du moins, que je t’ai montré de la confiance. Comment le père et le fils sont-ils si dissemblables ? Dieu seul peut le savoir.

Sir Omicron s’était trompé. M. Bertram passa la semaine ; il passa même la quinzaine. Mais il nous faut maintenant quitter le mourant et sa famille pour retourner auprès d’Arthur Wilkinson.