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sée au front, et il avait reçu l’assurance de son éternel amour ; comment allaient-ils se retrouver ?

La domestique qui ouvrit la porte lui annonça que son oncle était très-malade. — Il est plus faible aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été, dit-elle. — Où est mademoiselle Baker ? demanda George. La jeune fille répondit que mademoiselle Baker était dans la salle à manger. George n’osait pas faire d’autres questions. — Et lady Harcourt est auprès de monsieur, ajouta la domestique. Ainsi rassuré, George s’avança d’un pas plus rapide vers la porte de la salle à manger. Mademoiselle Baker l’accueillit comme si rien n’était venu troubler leur ancienne intimité. Pour le moment, elle oublia lady Harcourt et ses malheurs : elle ne pensa plus qu’au vieillard qui se mourait là-haut dans sa chambre.

— Je suis heureuse que vous soyez venu ! dit-elle. Votre oncle ne parle guère de votre arrivée — vous savez que jamais il n’a beaucoup parlé de ces choses-là — mais je sais qu’il sera enchanté de vous voir. Il a dit plus d’une fois qu’il trouvait que vous étiez resté bien assez longtemps en Égypte.

— Est-il donc si malade ?

— Oh ! oui, il est bien mal. Vous serez saisi en le voyant, tant il est changé. Il sait qu’il n’a pas longtemps à vivre et il y est tout à fait résigné.

— Voulez-vous lui faire dire que je suis ici ?

— Oui, sans doute, à l’instant même, Caroline est auprès de lui. Et mademoiselle Baker quitta le salon.

« Caroline est auprès de lui. » Il semblait si étrange