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CHAPITRE XL

LE DÉBARQUEMENT.

Dès les premiers jours de leur voyage et de leur connaissance, madame Cox avait appris de George qu’il possédait un vieil oncle fort excentrique, et, bientôt après, elle avait su d’Arthur que cet oncle était très-riche, qu’il n’avait pas d’enfant, et qu’il paraissait aimer beaucoup son neveu. Ayant appris toutes ces choses, et sachant en outre que Bertram n’avait pas de profession, elle en avait conclu que celui-ci devait être riche, et elle avait cru agir avec une sage prudence en lui sacrifiant le major Biffin.

Mais au lendemain de la scène d’amour que nous avons racontée dans notre dernier chapitre, les choses prirent à ses yeux un autre aspect. « Je suis un pauvre diable, » lui avait dit Bertram, en faisant quelque allusion à ce qui s’était passé entre eux la veille.

— Si c’était là tout, cela ne ferait aucune différence en ce qui me regarde, avait répondu madame Cox avec une grande magnanimité.