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il s’est si mal conduit envers elle ! Je la plains sincèrement. Elle m’a tout conté.

— Madame Price aussi m’a tout dit à propos du capitaine Mac Gramm.

— Vraiment ? Eh bien ! il paraît que ce Biffin s’est prévalu des façons si naturelles et si franches de la pauvre petite femme, et qu’il a été bavarder sur son compte avec tous les passagers du bord. Je trouve qu’elle a parfaitement bien fait de lui tourner le dos.

Enfin, madame Price eut son porter et madame Cox sa pale ale. — J’avoue que j’aime l’ale, dit-elle ; je suppose que c’est très-commun de ma part, mais tant pis ! Ce qui m’amuse, c’est de voir tant de femmes en boire, qui n’osent pas dire qu’elles la trouvent bonne.

— Elles la prennent peut-être pour leur santé, dit Bertram.

— Cela va sans dire. Madame Bangster aussi prend de l’eau-de-vie tous les soirs pour sa santé, c’est évident. Croiriez-vous, monsieur Bertram, que le docteur a été obligé un soir, à bord du Lahore, de l’emmener du salon ? N’est-ce pas vrai, madame Price ?

— Parfaitement vrai. Je n’ai jamais été si scandalisée. — Encore une petite goutte pour faire mousser, je vous prie. Et M. Wilkinson versa un second verre de porter à madame Price.

Avant d’arriver à Malte, tous les passagers de la malle des Indes étaient d’accord pour déclarer que madame Cox et Bertram devaient s’épouser, et que Wilkinson aussi était en grand danger.

— Avez-vous jamais vu de pareilles coquettes ? dit