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beauté, faisaient juger avec indulgence tout ce qu’elle disait ; aussi Bertram ne demandait-il pas mieux que d’exécuter ses ordres.

— Oh ! mon doux ange chéri ! dit madame Price, quand la bonne lui présenta l’enfant — qu’elle eut soin de lui rendre immédiatement. Comment puis-je assez vous remercier, monsieur Wilkinson ? Qu’aurions-nous fait sans vous ? Pensez-vous qu’il soit l’heure du tiffin ? Je me sens si faible.

— Puis-je vous procurer quelque chose ? dit Arthur.

— Si vous pouviez m’avoir un verre de porter. Mais ils ne vous le donneront pas. Ils sont si malhonnêtes !

Arthur alla en quête du porter, mais sans succès. On lui dit seulement que le lunch serait prêt à midi.

— Quelles brutes ! dit madame Price. Enfin ! j’attendrai. Et de nouveau elle tourna ses yeux vers Arthur, qui de nouveau pensa à Adela Gauntlet.

Puis régna la confusion qui accompagne d’ordinaire le départ d’un navire. Hommes et femmes couraient sur le pont à la recherche de leurs bagages, et faisaient toutes sortes de questions déraisonnables. Les dames se plaignaient de leurs cabines, et les domestiques demandaient avec indignation où l’on comptait les faire coucher. Les hommes s’emportaient, parce qu’on les avait entassés deux ou trois dans la même cabine, et les amis cherchaient à se placer à côté les uns des autres à table. Les officiers paraissaient tous fort occupés, et écoutaient avec une apparente indifférence les innombrables questions qu’on leur adressait de tous côtés. Tout était presse, ahurissement, confusion et tapage.