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ratifs de son départ pour Paris. Mais le lendemain il eut le rare honneur d’une visite de M. Pritchett. L’honneur était fort direct, car M. Pritchett, n’ayant point trouvé Bertram chez lui, avait dit à la servante « qu’il allait manger un morceau à la taverne du coin, et qu’il reviendrait jusqu’à tant qu’il aurait rencontré M. George. » Et ce fut à sa troisième ou quatrième visite qu’il le rencontra.

M. Pritchett, qui était en grande tenue, avait un air triste et solennel. — M. George, dit-il, votre oncle désirerait particulièrement vous voir à Hadley.

— Mais j’y étais hier.

— Je sais que vous y étiez, M. George, et c’est précisément pour cela que je suis venu. Votre oncle est vieux, M. George, et il serait de votre devoir d’être souvent auprès de lui maintenant. Votre désir est d’être la consolation de votre oncle pendant ses derniers jours, je le sais, M. George. Il a été bon pour vous, et il vous reste à faire votre devoir envers lui, M. George ; et vous le ferez. Ainsi parla M. Pritchett, qui, après mûres réflexions, s’était dit que, puisque M. George était une de ces natures indociles qui ne veulent pas se laisser conduire avec la bride ordinaire, il fallait en essayer d’une autre sorte.

— Mais mon oncle vous a-t-il chargé de me dire qu’il veut me voir tout de suite ?

— Oui, M. George ; il vous fait dire qu’il veut vous revoir tout de suite, et très-particulièrement.

À un ordre si pressant, M. George ne put qu’obéir. Il fit donc son sac de nuit, et partit le soir même pour Hadley.