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Ayant vu toutes ces choses, nos voyageurs partirent pour le Caire.

Il ne faut plus chercher aujourd’hui, cher lecteur, le romanesque ou les aventures dans ce voyage d’Alexandrie au Caire. Il n’y en avait déjà guère du temps où nos deux amis l’entreprirent. Le bac sur le Nil peut, il est vrai, fournir quelques chances très-éloignées de rencontrer une impression de voyage. On en a eu la preuve il n’y a pas très-longtemps, quand la voiture d’un prince indigène, héritier du pacha, glissa le long du talus. L’aventure fut complète, car le prince se noya. Bientôt, même, cette légère chance d’un incident romanesque n’existera plus. On bâtit un pont de chemin de fer sur le Nil, et, quand il sera fini, le bonheur du voyageur moderne sera complet ; il pourra ne faire qu’un somme d’Alexandrie au Caire.

Je ne fatiguerai pas mes lecteurs par le récit d’un voyage sur le Nil ; je ne leur ferai pas faire même l’ascension d’une pyramide. Je laisse cela aux Guides du voyageur. Qu’il me suffise de dire que Wilkinson et Bertram firent la grande tournée et la petite tournée dans toutes les règles. Ils allèrent jusqu’à Thèbes, et passèrent une nuit sous la protection de l’ombre du roi Chéops.

Ce fut auprès d’une des pyramides que Bertram et Wilkinson parlèrent pour la première fois d’Adela Gauntlet. Ils étaient assis ensemble, le visage tourné vers le désert, respirant avec délices l’air frais de la nuit. Jusque-là Arthur avait à peine prononcé le nom d’Adela. Il s’était entretenu avec George de sa mère,