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CHAPITRE XXXVIII

LE CAIRE.

Autrefois, — il y a de cela bien longtemps, — quand il arrivait qu’un Anglais ou une Anglaise, appartenant à la bonne société, semblait menacé de quelque affection des poumons, on l’envoyait sur la côte méridionale du Devonshire ; plus tard, ce fut Madère qui devint à la mode ; aujourd’hui on expédie nos malades au Caire. Mais le Caire se rapproche si bien de nous tous les jours, que son air doit nécessairement perdre de son efficacité avant peu, et alors on découvrira que le seul climat qui puisse donner de la vigueur à des poumons anglais est celui de Labuan ou de Yédo.

Pour le moment, le Caire a la vogue. Or, il était arrivé que, pendant les bises aigres du mois de mars, la voix d’Arthur Wilkinson avait paru s’altérer et s’affaiblir ; il avait eu une toux suspecte, la fièvre de temps à autre, et des transpirations fréquentes. Tous ces symptômes réunis avaient paru suffisants pour que le