pu être heureuse, elle aurait tâché, avec l’aide de Dieu, de supporter le mieux possible son malheur. Mais il faut ajouter, pour être juste, qu’Adela Gauntlet ne se serait jamais mise dans la position où se trouvait lady Harcourt.
Quoiqu’elles différassent sous beaucoup de rapports, les confidences étaient possibles entre elles. Caroline parlait à Adela, et à Adela seule, de ses affaires. Vis-à-vis de son grand-père, elle se montrait pleine de soumission, et avec sa tante elle était douce et affectueuse, mais jamais elle ne s’entretenait avec eux de son sort. Ils continuèrent à vivre ainsi jusqu’au mois de juillet, quand Adela les quitta ; après quoi on n’eût certes pas trouvé, dans tout le comté de Middlesex, un intérieur plus paisible et plus monotone que celui de M. Bertram à Hadley.
Lady Harcourt avait reçu deux lettres de son mari, et dans toutes les deux il l’engageait fortement à revenir auprès de lui. À la première de ces lettres elle répondit en lui disant, dans les termes les plus polis qu’elle put trouver, que la chose était impossible. Elle l’assurait qu’elle était prête à lui prouver son obéissance sur tout autre point, et ajoutait que, puisqu’ils devaient vivre séparés, la maison de son grand-père paraîtrait sans doute à sir Henry, comme à elle, l’asile le plus convenable qu’elle pût choisir. En réponse à la seconde lettre, elle annonça simplement qu’elle se voyait dans la nécessité de se refuser à toute correspondance qui aurait pour objet son retour. Sir Henry écrivit alors une lettre à M. Bertram. Il n’entra