Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Monsieur Bertram est au salon, mylady.

— Monsieur Bertram ! Quel monsieur Bertram ?

— M. Bertram, mylady ; le monsieur qui vient à la maison, l’ami de sir Henry.

— Ah ! c’est bon. Pourquoi John a-t-il dit que j’y étais ?

— Je ne sais pas, mylady. Il m’a seulement dit de dire à mylady que monsieur Bertram était au salon.

Lady Harcourt hésita un moment. Puis elle dit : « Je descends, » et la femme de chambre se retira. Pendant ce rapide instant Caroline avait décidé que, puisqu’il était là, elle le reverrait une fois encore.

Nous avons dit que Bertram éprouvait de la répugnance à entrer dans la maison de sir Henry. Il n’y était point retourné en effet aussi longtemps qu’il avait conservé l’intention de rester à Londres ; mais maintenant, il avait pris la résolution de fuir, et en même temps, il s’était dit qu’il ferait encore une visite pour dire un dernier adieu. John, le domestique, l’avait admis sans difficulté, bien qu’il eût déjà renvoyé dans le courant de la matinée une douzaine d’autres visiteurs qui sollicitaient l’honneur de faire leur cour à lady Harcourt.

Bertram était debout, le dos tourné à la porte, et il regardait une petite serre qui ouvrait de plain-pied dans le salon, quand Caroline entra. Elle alla droit à lui, après avoir fermé soigneusement la porte, et, lui touchant légèrement la main, elle, dit : — Pourquoi êtes-vous venu, M. Bertram ? Vous devriez être à mille lieues d’ici, si c’est possible. Pourquoi êtes-vous venu ?