Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Philippe, était la terre bénie de la liberté ; — il tâcherait, dis-je, d’y apprendre à oublier, au milieu de ces sources si différentes d’inspiration, tout ce qu’il avait connu des douceurs de la vie anglaise.

Restait la visite à Hadley. Bertram, avant de se rendre auprès de son oncle, alla, comme d’habitude, voir M. Pritchett dans la Cité. Ceux qui désiraient voir M. Bertram commençaient toujours par aller trouver M. Pritchett, et celui-ci expédiait généralement un avant-coureur pour prévenir son patron de l’invasion projetée.

— Ah ! M. George, dit Pritchett avec son soupir le plus mélancolique, vous ne devriez pas rester si longtemps sans aller voir votre oncle. Vrai, vous ne le devriez pas.

— Mais il n’a pas envie de me voir, dit George.

— Pensez donc, quelles sommes cela fait ! continua M. Pritchett. On dirait vraiment, M. George, que l’argent vous déplaît. Il y a ce monsieur, votre ami intime, vous savez, le membre du parlement, il est toujours là-bas, lui, à présenter ses hommages, comme il dit.

— Qui, M. Harcourt ?

— Oui, M. Harcourt. Et il envoie des raisins au printemps, des dindonneaux en été, et des petits pois en hiver.

— Des petits pois en hiver ! Mais cela doit lui coûter cher.

— Je le crois bien ; mais on ne prend pas de poisson sans amorce, M. George. Puis, M. Bertram a un nouveau notaire, — un homme entendu qui lui recom-