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froide qu’elle avait paru pendant la durée de leur engagement, elle l’eût pourtant aimé ?

Mille fois il l’avait accusée au fond de son cœur d’être mondaine, et voilà qu’il se trouvait que le monde n’avait point d’attraits pour elle ; mille fois il s’était dit qu’elle n’aimait que les choses extérieures et la représentation, et voilà qu’elle semblait indifférente aujourd’hui à tout ce qui était extérieur. Il était évident pour lui que la splendeur dont elle était entourée ne lui procurait ni bonheur ni satisfaction.

Il lui semblait parfois que ces pensées le rendraient fou. Puis il commença à se demander s’il pourrait trouver quelque consolation à découvrir qu’elle l’avait aimé, qu’elle l’aimait peut-être encore. Les motifs qui dirigent généralement les hommes dans leur conduite ne sont pas seulement très-variés, ils sont encore, pour la plupart, de nature mixte. Bertram, en songeant ainsi à lady Harcourt — à cette Caroline Waddington qui jadis avait dû être à lui — ne se proposait aucun acte perfide ou infâme, il ne rêvait pas la satisfaction d’un malheureux amour, et la honte pour cette femme que le monde croyait aujourd’hui si heureuse ; mais il se disait que, si elle l’aimait encore, il serait doux d’être ensemble et de causer avec elle, bien doux aussi de sentir de nouveau l’amicale pression de sa main, plus doux encore de retrouver dans le son de sa voix l’accent de la confiance et de l’affection. Il résolut donc — ou plutôt il ne résolut rien ; il se laissa aller à continuer ses relations avec ses amis de Eaton-Square.

Puis il se prit à réfléchir au rôle que son ami Har-