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cinq mille francs de revenu fixe ; en dehors de cela, il ne possédait que ce qu’il lui restait des vingt-cinq mille francs que son oncle lui avait donnés. Cette somme une fois dépensée, il lui faudrait, ou vivre de son revenu, quelque minime qu’il pût être, ou écrire pour les libraires. Vu cet état de choses, il crut devoir refuser à son père les trois cents francs qu’il lui demandait.

— Tu pourras bien me les prêter pour deux mois, n’est-ce pas ? dit sir Lionel.

— Cela me gênerait beaucoup, répondit le fils.

— Je te les renverrai dès que je serai de retour à Littlebath, dit le père ; ainsi, si tu les as sous la main, rends-moi ce service, je l’en prie.

— Je les ai sans nul doute, dit le fils, — et il lui passa les billets. Mais je pense, mon père, que vous devriez vous rappeler l’exiguïté de mon revenu, et combien il est peu probable qu’il augmente jamais.

— Tu ne devras t’en prendre qu’à toi, alors, dit le colonel en empochant l’argent. Jamais jeune homme n’a eu une plus belle partie entre les mains, — jamais ; si tu l’as mal jouée, c’est de ta faute, — complètement de ta faute.

Sir Lionel était très-réellement convaincu que son fils ne s’était pas bien conduit envers lui, et qu’il lui devait quelque réparation. Si George, pensait-il, avait seulement fait son devoir, il aurait été depuis longtemps l’héritier reconnu de son oncle, et aurait eu à sa disposition tout ce qui revient d’ordinaire à un fils respectueux et obéissant. Pour un homme du caractère