Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moiselle Pénélope se redressa d’un air scandalisé — mieux que vingt docteurs ! J’ai reçu une offre de mariage. Que pensez-vous de cela ?

Mademoiselle Pénélope paraissait penser à beaucoup de choses. Elle pensait certainement, entre autres choses, que, si pareil accident lui était arrivé, à elle, elle n’en aurait pas parlé d’un ton semblable et devant un semblable auditoire. Son visage, toujours long et mince, sembla s’allonger et s’amincir encore, et elle resta la bouche entr’ouverte, attendant la suite des nouvelles.

Mademoiselle Baker devint un peu rouge, puis un peu pâle, puis elle rougit de nouveau. Elle étendit la main et serra le bras du fauteuil sur lequel elle était assise, mais elle ne dit rien. Son cœur devinait que l’offre de mariage avait été faite par sir Lionel.

— Vous ne me félicitez pas, mesdames ? reprit mademoiselle Todd.

— Mais vous ne nous avez pas dit si vous aviez accepté, dit mademoiselle Pénélope.

— Ha ! ha ! ha ! Voilà le malheur ! Non, je n’ai pas accepté. Mais, parole d’honneur ! l’offre a été faite.

Alors ce n’était pas sir Lionel, se dit mademoiselle Baker en lâchant le bras du fauteuil. Elle sentait que son sang recommençait à circuler, et revenait au cœur.

— Et c’est là tout ce que nous devons savoir ? demanda mademoiselle Pénélope.