Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En arrivant, elle trouva au salon mademoiselle Baker et mademoiselle Gauntlet — non pas notre amie Adela, mais bien sa tante, mademoiselle Pénélope Gauntlet qui était enfin revenue à Littlebath.

— Eh bien ! mesdames, dit mademoiselle Todd en entrant d’un pas assuré et avec un air tout épanoui, me voici ! et je vous apporte des nouvelles.

Elles virent toutes deux du premier coup d’œil que mademoiselle Todd disait vrai, et qu’elle apportait en effet, des nouvelles. Entre mademoiselle Pénélope Gauntlet et mademoiselle Todd, il n’y avait jamais eu grande cordialité. Celle-ci appartenait, comme nous l’avons dit, au monde des mondains ; tandis que mademoiselle Gauntlet faisait partie du troupeau pieux du révérend Dr Snort. Mademoiselle Baker servait en quelque sorte de trait d’union entre elles. Mais enfin puisque ces trois dames se trouvaient réunies, et puisqu’il était évident que mademoiselle Todd avait des nouvelles à raconter, les deux autres ne demandaient pas mieux que de l’écouter.

— Devinez, mesdames, dit-elle en s’asseyant et en remplissant tout un fauteuil de son ample et florissante personne, devinez ce qui m’est arrivé aujourd’hui ?

— Peut-être que le docteur est allé vous voir, dit mademoiselle Pénélope — qui, en disant cela, ne pensait point, au médecin de Littlebath, mais bien au docteur Snort, et qui se disait que mademoiselle Todd venait peut-être leur annoncer sa propre conversion.

— Mieux que dix docteurs, ma chère, — ici made-