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jour-là viendrait, peut-être serait-ce à son tour de rire ; mais, en attendant, il avait fait le plongeon, et il fallait nager avec le courant.

— Mademoiselle Todd, vous connaissez mes sentiments, et j’espère que vous ne les désapprouvez pas. Nous nous connaissons depuis quelque temps, et nous nous sommes réciproquement goûtés et appréciés, j’aime à le croire. Mademoiselle Todd fit un petit salut de tête, mais elle ne dit rien. Elle comprenait qu’il fallait laisser parler sir Lionel, puisque l’affaire était sérieuse, et qu’ensuite elle pourrait répondre. Elle se borna donc à incliner la tête, en signe d’acquiescement poli à la remarque de sir Lionel.

— Je l’ai du moins espéré, chère mademoiselle Todd… — il avait pris un instant de réflexion, et s’était décidé à abandonner entièrement, pour l’instant, cette appellation de Sarah. — Quant à moi, je puis assurer qu’il en a été ainsi. Auprès de vous, je me sens heureux et à mon aise. J’approuve et j’admire votre manière de penser et de vivre (ici mademoiselle Todd s’inclina de nouveau), et… et… ce que je veux dire, c’est qu’il me semble que nous vivons l’un et l’autre un peu de la même façon.

Mademoiselle Todd, qui savait tout ce qui se passait à Littlebath, et qui était au courant de tous les commérages, même les plus petits, de l’endroit, connaissait probablement mieux la façon de vivre de sir Lionel que celui-ci ne le supposait. Dans des endroits tels que Littlebath, les personnes du genre de mademoiselle Todd ont des sources d’informations qui sem-