Baker une pension qui aurait suffi amplement à son entretien, alors même qu’elle n’aurait eu que cela. Mais le mariage de Caroline pouvait changer à cet égard les dispositions de M. Bertram. Bien que l’argent eût été toujours payé à mademoiselle Baker sans conditions spécifiées, il avait toujours été entendu que Caroline vivrait avec elle et qu’elle se chargeait de leur entretien à toutes deux. On pouvait donc raisonnablement douter, les circonstances ayant changé, que M. Bertram continuât à faire la même pension que par le passé.
Mais jamais mademoiselle Baker n’avait pensé qu’on lui demanderait de vivre à Hadley ! Cette idée ne lui était jamais venue, et elle restait là, debout devant son oncle, hésitant et ne sachant que lui répondre, en un mot — qu’on me pardonne une expression qui rend si bien ma pensée — complètement « aplatie » de cœur et d’esprit. Pendant qu’elle hésitait encore, sa sentence fut prononcée. — « Il y a de la place plus qu’il n’en faut pour vous ici, dit M. Bertram, et il me semble bien inutile maintenant d’avoir deux maisons et deux ménages. Vous ferez mieux de vous faire envoyer vos effets et de vous fixer ici tout de suite.
— Mais je ne peux pas quitter mon appartement de Littlebath sans donner congé trois mois à l’avance (toujours la prière du lâche : « Un long sursis, mylord juge, un long sursis ! ») — Je ne l’ai eu à si bon marché qu’à cette condition-là.
— Il ne sera pas difficile de le sous-louer à cette époque de l’année, répondit M. Bertram en grommelant.