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elles se séparèrent les meilleures amies du monde.

— J’aime tant mademoiselle Baker ! dit mademoiselle Todd à Adela le jour où celle-ci la quitta. J’espère de tout mon cœur qu’elle sera heureuse. Ne dites rien de ce que je vous ai raconté ; seulement, regardez bien, vous verrez si cela n’est pas vrai. Vous verrez sir Lionel chez mademoiselle Baker aussi souvent qu’ici.

Caroline ne revint pas à Littlebath avec sa tante. L’automne tirait à sa fin, on était au mois de novembre, et il ne restait plus qu’un mois à passer avant le jour, — faut-il dire l’heureux jour ? — qui devait faire de Caroline Waddington la femme de sir Henry Harcourt. Il y avait, comme l’avait fort bien dit mademoiselle Baker, tant de choses à faire, et si peu de temps pour en venir à bout ! Il avait donc été décidé que Caroline ne reviendrait pas à Littlebath.

— Et vous êtes revenue ici exprès pour moi ? dit Adela à mademoiselle Baker.

— Pas du tout. Je serais revenue en tout état de cause, et pour plusieurs raisons. Je suis bien aise de voir M. Bertram de temps à autre, surtout depuis qu’il a reconnu Caroline, mais je mourrais s’il me fallait rester longtemps dans cette maison. Avez-vous beaucoup vu sir Lionel pendant que vous étiez chez mademoiselle Todd ?

— Oui, beaucoup, dit Adela, qui ne put s’empêcher de sourire en répondant à cette question.

— Il est toujours là, je crois. Je ne serais pas étonnée que cela finît par un mariage, parole d’honneur !