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n’est-ce pas, mademoiselle Todd ? Vous avez bien raison, mademoiselle Gaunt, n’ayez rien à faire avec toute cette histoire. C’est une vilaine affaire.

— Vous vous trompez tout à fait, madame, dit Adela de toute la force de ses poumons. Mais c’était peine perdue. — Je n’entends pas un mot quand vous criez de la sorte, pas un seul mot, lui dit madame Leake. Après quoi, Adela abandonna la place en implorant mademoiselle Todd du regard.

Mademoiselle Todd se leva pour partir en faisant le petit discours d’usage au moment des adieux. Elle avait compté, comme elle l’avait dit, faire une seconde partie de cornet avec madame Leake, mais elle y renonça. Elle se sentait à bout de patience. Elle fit donc un petit signe à Adela et tendit la main à la vieille dame en signe d’adieu.

— Mon Dieu ! vous êtes bien pressées de partir, dit madame Leake.

— Oui, nous sommes un peu pressées aujourd’hui, dit mademoiselle Todd, sans songer à prendre le cornet ; nous avons beaucoup de visites à faire.

— Allons, adieu. Je vous suis bien obligée d’être venues ; et, mademoiselle Todd — ici madame Leake affecta de baisser la voix, mais on l’eût entendue à cinquante pas — il faut que je vous fasse mon compliment au sujet de sir Lionel. Adieu, mademoiselle Gaunt, ajouta-t-elle en faisant une grande révérence d’autrefois à Adela.

Dire simplement que mademoiselle Todd rougit, serait induire le lecteur en erreur, au sujet de l’éclat