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les vieilles tombes, sous les murs de Jérusalem. Ils se mirent donc en route. Il y a — ou plutôt, devrai-je dire, il y avait, car le temps et les chemins de fer, et les petites villas de l’extrême banlieue l’ont peut-être détruit, — il y a, ou il y avait, dis-je, un charmant petit chemin boisé qui aboutissait derrière l’église de Hadley, et qui traversait ce qui jadis avait été la « chasse » d’Enfield. Combien de pieds amoureux ont foulé les feuilles dont l’automne jonchait ce joli sentier ! Allons, allons ! je n’en parlerai plus. Je ne parlerai plus que de sir Henry et du moment présent. Le temps passé et les anciennes promenades seront mises en oubli. Le solliciteur général suit ce chemin, et l’amour et la beauté l’accompagnent.

Voyez comme il ouvre la barrière qui touche à la clôture du cimetière ! Je voudrais bien savoir si elle y est encore. Allons, allons ! supposons qu’elle y est toujours.

— Quel charmant temps pour se promener, dit sir Hnery.

— Magnifique, répondit Caroline.

— Il n’est rien que j’aime autant qu’une longue promenade, dit le jeune homme.

— C’est fort agréable, en effet, dit la jeune fille. Mais je ne me soucie pas d’aller très-loin aujourd’hui. Je ne suis pas bien forte en ce moment.

— Pas bien forte ? répéta le solliciteur général d’un ton d’effroi.

— Je ne suis pas malade du tout ; mais je ne me sens pas de force à faire de longues promenades. J’en