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À Monsieur John Jones
(violateur de la sainteté du dimanche),
5, rue de Paradis.

À Littlebath.

Ou bien encore :

À madame Smith (la joueuse),
2, place du Paragon,
Littlebath.

Rien ne lui paraissait trop sévère. S’il n’eût été un ecclésiastique, et par conséquent autorisé, cela va sans dire, à se mêler des affaires d’autrui, il aurait été depuis beau temps chassé de la ville à coups de pieds. Comment se trouvait-il donc à la soirée de mademoiselle Todd ? Le secret de sa présence se trouvait dans la puissance sans bornes de cette dame. Elle n’était point semblable aux autres habitants de Littlebath. Quand, à son arrivée, M. O’Callaghan lui pressa involontairement la main, elle pressa en retour celle du pasteur avec une étreinte plus ferme encore. Quand il lui exprima à voix basse le désir qu’il éprouvait de la savoir aussi bien portante d’âme que de corps, elle répondit à haute et intelligible voix, — de façon à ce que toute la ville pût l’entendre, — qu’elle se portait à merveille moralement et physiquement, grâce à Dieu ! Puis, ses convives arrivant en foule, elle lui désigna de la main le thé et les gâteaux, et il dut se rabattre sur les muffins et la crème que madame Flounce, dans sa piété, voudrait bien lui dispenser.

— Comment ! M. O’Callaghan ici ! dit sir Lionel d’un ton de surprise à l’oreille de mademoiselle Todd.