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Le Principal, à vrai dire, fut plus que poli, il fut presque paternel et donna à Arthur des espérances de plus d’une sorte qui agirent comme un baume sur son cœur blessé. Il lui conseilla d’entrer dans les ordres et de demeurer dans le collège aussi longtemps que le permettrait la règle. Bien qu’il eût échoué, sa réputation et son savoir bien connu devaient lui procurer des élèves, et puis, s’il voulait s’astreindre à la résidence, il pouvait espérer, au bout d’un certain temps, d’être agrégé de collège. En somme, tout cela n’était pas aussi mauvais qu’Arthur l’avait prévu, et il dit adieu au collège de Trinité le cœur fort allégé.

Ses créanciers eux-mêmes ne se montrèrent pas impitoyables. Ils ne lui adressèrent pas, — cela va sans dire, des sourires aussi doux que s’il eût été proclamé une des gloires de l’Université ; on ne le pria pas, comme on l’eût fait en ce cas-là, de ne point se donner la peine de songer à des bagatelles telles que ces petits mémoires ; on ne l’assura pas que tout ce qu’on voulait de lui, c’était d’être honoré de sa confiance, mais on fut en somme assez poli. On se tiendrait pour satisfait d’être payé au bout de six mois, lui dit-on. Mais M. Arthur Wilkinson ne pouvait s’engager positivement à payer dans un délai de six mois ; il proposait de s’acquitter au moyen d’à-comptes successifs dans le courant de deux années. — Ah ! vraiment ! c’était fâcheux ! Deux ans, c’était long ; mais peut-être bien que M. Wilkinson père ne demanderait pas mieux que de prendre des arrangements pour liquider plus promptement ? — Non ! M. Wilkinson père n’était en