nous ; et cependant, vous l’avez choisi pour confident ; vous lui avez montré ma lettre ; vous avez épelé et commenté, mot à mot, avec lui, les paroles qui venaient toutes brûlantes de mon cœur ; vous avez discuté ensemble mon amour… mon… mon… Dieu ! je n’y puis pas songer ! si vous ne me l’aviez pas dit vous-même, je ne l’aurais pas cru !
— George…
— Ô Dieu ! songer que vous preniez mes lettres pour les lire avec lui ! Mais cela ne s’explique que d’une façon, Caroline. Demandez-le à qui vous voudrez, tout le monde vous dira qu’il n’y a qu’une réponse à une pareille énigme.
— Nous l’avons fait chercher parce qu’il était votre ami.
— Et vous l’avez gardé comme étant le vôtre. Je n’ai pas d’ami à qui je permette de s’interposer entre mon amour et moi. Oui, Vous étiez mon seul amour. Il faudra que je me guérisse de ce mal-là, du mieux que je pourrai.
— Je dois donc me dire que tout est fini entre nous ?
— Oui, voilà ! Vous pouvez reprendre votre main. Elle vous appartient pour en disposer en faveur de qui il vous plaira. Faites les confidences que vous voudrez, elles n’impliqueront plus trahison envers moi.
— Alors, monsieur, puisqu’il en est ainsi, vous pourriez, je pense, me faire grâce de votre violence.
— Je sentais depuis longtemps que je devais vous rendre votre liberté, car il y a longtemps que je sais que vous ne m’avez pas réellement aimé.