Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cuser de n’avoir pas su comprendre toute la profondeur de la sagesse de M. Die. Il est certain qu’il ne s’en rendit pas compte dans le moment, mais il était venu consulter l’oracle avec une foi entière et il était bien résolu à se laisser guider par lui.

— Ne vous liez donc jamais sans nécessité à une politique expirante. Il en résulte qu’il faut se dégager, et, en mettant les choses au mieux, cela fait toujours perdre du temps.

Harcourt se présenta donc aux électeurs de Battersea, comme très-désireux de les servir en toutes choses, mais comme préoccupé surtout d’assurer leur bien-être par le libre commerce des grains. — « Est-il croyable, s’écria-t-il, qu’aujourd’hui encore, en l’an de grâce 184—....., » et ainsi de suite. Et les électeurs furent si frappés de ces paroles éloquentes et de l’enthousiasme qu’il déploya au sujet des céréales, qu’ils l’élurent à une grande majorité.

Il arriva donc que dans l’Annuaire parlementaire, M. Harcourt se trouva inscrit d’abord sous la simple désignation de « libéral ; » cependant dans une édition subséquente, on put lire, accolée à son nom, cette remarque : « Mais il soutient, dans la politique générale, l’administration de sir Robert Peel. » En somme, Harcourt arrangea si bien cette petite affaire, que, malgré sa jeunesse, et malgré les neuf devanciers politiques dont il a été question plus haut, on commença bientôt à parler de lui comme d’un homme destiné à de hautes fonctions.

Puis vint la famine irlandaise, et tous les liens qui