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— C’est bien, je ne vous le demanderai plus. Je cesserai de vous importuner.

— Oh ! M. Bertram, que dois-je dire ? Que voulez-vous que je dise ? Ne soyez pas si sévère envers moi !

— Sévère !

— Mais, n’êtes-vous donc pas sévère ? dit-elle en se rapprochant de lui et en le regardant au visage.

— Caroline, dit George, voulez-vous être ma femme ?

— Oui, je le veux. Elle remua les lèvres plutôt qu’elle ne parla ; mais pourtant il l’entendit. Et comment ne l’avait-il pas devinée, cette réponse, rien qu’aux battements de ce cœur, rien qu’à voir ces yeux pleins de larmes, rien qu’à sentir cette main brûlante ? Dans la soirée et dans la matinée du lendemain, bien des choses furent discutées. On décida que le mariage ne pourrait avoir lieu avant l’été suivant. George s’opposa, ou plutôt tenta de s’opposer formellement à cette détermination ; mais mademoiselle Baker se contenta de secouer la tête et de dire en souriant qu’elle craignait bien qu’il n’en pût être autrement. Il fut convenu qu’on ne ferait rien avant la Noël. Mademoiselle Baker, qui devait aller à Hadley au commencement de janvier, se chargerait d’annoncer la grande nouvelle à M. Bertram. Elle ne doutait pas qu’avec un peu de persuasion il ne se montrât favorable au mariage.

— Qu’il approuve, ou qu’il désapprouve, cela ne changera rien à ma détermination, répondit George d’un ton résolu.