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attend une lettre de moi. Et, tout en parlant, il s’empara d’une plume et se mit à écrire :


« Mon cher père,

« Cette ennuyeuse besogne est enfin terminée. Vous serez fâché d’apprendre, qu’en ce qui me concerne, le résultat n’a pas été aussi satisfaisant qu’on aurait pu l’espérer. Je comptais être premier, et il se trouve que je ne suis que second. Si mon ambition s’était contentée d’aspirer au second rang, j’aurais peut-être été parmi les premiers. Je le regrette, surtout pour vous ; mais aujourd’hui on ne peut compter d’avance avec quelque certitude sur les premiers grades. Comme j’arriverai à la maison mardi, je n’en dis pas davantage. Je ne puis rien dire encore au sujet de l’agrégation. Bertram a eu sa chance habituelle. Il fait bien ses amitiés à maman et à mes sœurs.

« Votre fils affectionné,
« Arthur Wilkinson. »


Wilkinson prit la lettre, et, l’ayant lue pour voir qu’elle ne contenait rien d’absurde, la copia machinalement. Il n’ajouta qu’une phrase pour dire que la « chance » de son ami consistait à être le seul double-premier de son année, et un petit post-scriptum qu’il se garda bien de laisser voir à Bertram, puis il ferma la lettre et l’envoya à la poste.

« Dites à maman qu’elle ne se fasse pas trop de chagrin. » Tel était le post-scriptum.