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En ce qui regardait l’argent, M. Bertram se conduisit fort bien, et fit pour, sa fille tout ce que la fortune lui permettait en ce temps-là. Dans la famille Baker, mais là seulement, on savait qu’il était le père de Caroline, et comme les Baker vivaient en France, les amis anglais de M. Bertram ne soupçonnèrent jamais qu’il eût une fille.

Avec le temps, cette fille de M. Bertram épousa un certain M. Waddington. M. Bertram ne s’opposa pas à ce choix, malgré le peu de fortune qu’avait M. Waddington. On lui demanda, bien entendu, d’aider le jeune ménage ; il refusa de leur donner de l’argent, mais il offrit de faire entrer M. Waddington dans les affaires ce qui le mettrait à même de se créer par son travail un revenu. Celui-ci accepta sagement, et s’il eût vécu, il serait devenu fort riche, à coup sûr. Mais il mourut quatre ans après son mariage, et sa femme ne lui survécut guère qu’un an ou deux.

Notre héroïne Caroline Waddington fut le seul enfant né de ce mariage. Les entreprises commerciales de M. Waddington, sans l’obliger à résider à Londres, le forçaient cependant à y aller très-souvent, et M. Bertram, par conséquent, le connaissait plus qu’il ne connaissait sa propre fille. La petite Caroline naquit dans la maison des Baker et y fut élevée. Lorsqu’elle devint orpheline, à l’âge de quatre ans, elle se trouva naturellement confiée aux soins de Mary Baker, et à partir de ce moment elle ne la quitta plus. Mademoiselle Baker, à proprement parler, n’était point, on le voit, la tante de Caroline Waddington. Je laisse à ceux