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CHAPITRE XIII


LITTLEBATH.


Je déteste le mystère. Si la chose était possible, je ne demanderais pas mieux que de faire marcher mon histoire depuis son petit prologue jusqu’au mariage du dernier chapitre avec la régularité qu’on remarque dans la vie de tous les jours. Je n’ai nulle ambition de surprendre le lecteur. Ma muse bourgeoise ne saurait s’accommoder de châteaux à passages secrets. J’aimerais autant placer dans mon livre un géant, — un véritable géant comme Goliath, — qu’un moine perfide au regard ténébreux. Le temps de ces enchantements est passé, ce me semble. Nous pouvons dire aujourd’hui, en jetant sur l’époque littéraire de madame Radcliffe le calme regard de l’historien : En ce temps-là il y avait des chagrins mystérieux. Maintenant ils sont passés de mode, tout comme les géants.

Je voudrais qu’un sentiment de plaisir paisible s’exhalât de mes pages, et qu’aucun étonnement violent ne vînt le troubler. Or, je reconnais que dans mon der-