rendu de grands et nombreux services, et je vous en suis fort reconnaissant. Je sais à merveille que je vous dois mon éducation, et tout mon entretien jusqu’à ce jour. Cette dette-là, je crains de ne pouvoir jamais vous la payer.
— Et sur ce, à l’exemple de certains autres, tu te sens disposé à m’en vouloir.
— Non ! cent fois non ! Rien de ce que vous me direz à moi ne m’offensera ; mais je ne souffrirai pas qu’on dise du mal de mon père en ma présence. Je ne le souffrirai pas. Non ! pas pour tout l’argent que vous pourriez me donner ou me laisser. On dirait vraiment, que tout ce que je dépense de votre argent est additionné et porté au compte de mon père…
— Ne te figure pas, du moins, mon garçon, que cette dette-là lui pèse en aucune façon.
— Elle me pèse, à moi, et je ne veux plus en supporter le poids. Lorsque j’étais au collège, je ne savais rien de toutes ces choses, et à l’Université, je n’en savais guère davantage. Maintenant je comprends et je sens. Avec votre permission, je renoncerai pour l’avenir à tout secours de votre part, et, en retour, je vous prierai de ne plus me parler des querelles qui peuvent exister entre vous et sir Lionel.
— Querelles ? dit l’oncle en se levant pour se placer debout, le dos au feu ; il n’a pas seulement le cœur de me chercher querelle !
— Eh bien ! moi je l’ai, dit George, qui parcourait la chambre à grands pas ; et, à en juger d’après l’éclair de son regard, il disait vrai.