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pour lui permettre de poursuivre ses études. Tout compte fait, Arthur se trouva à l’Université avec un revenu qui ne se montait guère qu’à la moitié de celui de son cousin George.

Il n’est pas nécessaire que nous les suivions l’un et l’autre dans les détails de leur carrière universitaire. Tous deux remportèrent des prix, l’un grâce à son intelligence, l’autre à force d’application. Ils passèrent convenablement tous leurs examens partiels, firent partie de la même conférence, et, tout en différant d’opinion sur presque tous les sujets importants, restèrent bons amis, sauf quelques petites interruptions temporaires, pendant les quatre années que dura leur séjour à Oxford.

Pendant trois ans, Wilkinson travailla assidûment, mais, vers le commencement de la quatrième année, il se laissa aller un peu trop à parler au lieu de lire, et s’abandonna plus qu’il ne l’aurait fallu aux plaisirs du monde — plus qu’il ne l’aurait fallu du moins pour lui qui était pauvre, et qui avait grand besoin de travailler. Il ne pouvait pas maintenir sa position à force de génie, comme le faisait Bertram ; il arriva donc que, tout en prenant un grade honorable, il n’atteignit pas à la haute position qu’il avait ambitionnée, et que de plus, quand vint le jour où il put s’intituler bachelier es arts, il se trouva endetté de cinq mille francs, qu’il était impossible pour lui et fort difficile pour son père de payer.

Bertram avait toujours tenu à étudier de façon à faire croire aux autres qu’il n’étudiait pas. Cette affec-