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s’y arrêtait pour une couple de jours, mais ce n’était plus qu’un visiteur, et les petits Wilkinson cessèrent bientôt de le regarder comme un frère.

Arthur Wilkinson était à peu près du même âge que son cousin. Il avait deux ou trois mois de plus que Bertram, — c’était tout juste assez pour lui donner l’idée, lors de leur première rencontre, qu’étant le supérieur d’âge, il devait aussi être supérieur en savoir. Cette idée, Wilkinson ne devait pas réussir à la garder, et les premières années de sa vie se passèrent en vains efforts pour égaler son cousin, pour le valoir à l’étude, dans les batailles, dans les jeux ; — pour le valoir surtout en énergie.

Par sa bonne mine, du moins, Arthur était supérieur à George, et c’était là une grande consolation pour sa mère. Le jeune Wilkinson était beau, mais de cette beauté régulière qui plaît plus chez l’adolescent que chez l’homme. Lui aussi était un excellent garçon, et il eût fallu des parents bien exigeants pour qu’ils ne fussent pas satisfaits de lui. Chacun en disait du bien, de sorte que M. Wilkinson père ne pouvait se plaindre. Pourtant, quel est celui d’entre nous qui ne voudrait voir son fils aussi brillant, pour le moins, que le fils de son ami !

Arthur Wilkinson fut placé, lui aussi, à Winchester. Peut-être eût-il mieux valu pour les cousins qu’ils allassent à des écoles différentes, mais la chose avait été laissée à la discrétion de M. Wilkinson, et, comme il avait trouvé l’éducation de Winchester bonne pour son fils, il la trouva, naturellement, bonne aussi pour le fils